“Né à Paris (17e) le 20 octobre 1956, d’une mère secrétaire et d’un père géophysicien, Jean-Marc Moriceau est l’aîné d’une fratrie de trois enfants. Dès l'enfance, il se passionne pour l’histoire avec un net penchant pour la ruralité. Durant sa quatorzième année, il commence à fréquenter les manuscrits et la paléographie en se rendant à vélo aux archives départementales de l’Essonne situées alors à Corbeil-Essonnes, puis aux archives départementales des Yvelines à Versailles. Ces premières recherches débouchent sur une étude de la ville d’Athis-Mons au Moyen Âge qui donnera lieu à une première monographie en 1972. ”Mon goût pour l’histoire rurale m’est venu dès mes travaux sur Athis-Mons en 1971-1972, puisque derrière le bitume de la banlieue surimposé au XXe siècle, comme un archéologue, je cherchai à dégager les terres de labour, les parcelles des exploitations et l’organisation seigneuriale de l’Ancien Régime et du Moyen Âge.“ Durant son année de première au lycée d’Athis-Mons (1973), sa passion pour l’histoire le pousse à se présenter à l’épreuve d’histoire du Concours Général où il arrive premier. L’été suivant, il obtient un emploi comme guide au château d’Angers. À cette époque, bien plus que l’Ancien Régime, l’histoire médiévale est au cœur de ses préoccupations. Après l’obtention d’un baccalauréat série A 2 en 1974, il entre en classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand à Paris. En 1975 il est reçu aux IPES (Instituts Préparatoires à l’enseignement du second Degré) d’histoire et géographie de l’académie de Paris.
“De 1976 à 1982, il est élève de l’ENS (École Normale Supérieure), rue d’Ulm à Paris. Parallèlement, il s’inscrit en Licence d’histoire à l’université de Paris I-Sorbonne (1977). Il suit les enseignements de Marcel Lachiver et Pierre Goubert qui le convertissent à l’histoire moderne et plus particulièrement aux XVIe et XVIIe siècles. Si bien qu’en 1978, sur les conseils de Marcel Lachiver, il rejoint Jean Jacquart (spécialiste de l’Île-de-France, d’histoire rurale et du XVIe siècle) pour accomplir sa Maîtrise d’histoire moderne sur La Population au sud de la région parisienne de 1560 à 1670.
“Il se présente à l’agrégation d’histoire en 1980, où il est reçu major. Après un DEA sur Histoire et civilisation de l’Europe moderne XVIe – XIXe siècle (1981), il continue son parcours en se lançant dans une thèse d’histoire moderne, toujours sous la direction de Jean Jacquart, à l’Université de Paris I-Sorbonne. Sa thèse, Les fermiers de l’Île-de-France : ascension d’un groupe social, XVe – XVIIIe siècle, soutenue en décembre 1992 et sous la présidence de Robert Fossier, lui a demandé onze années de recherche tout en enseignant comme chargé de cours à l’Université de Paris XII et en classe préparatoire au lycée Stanislas à Paris.”