Il n'y avait pas d'instituteur à
Orveau avant 1886. Les enfants fréquentaient les écoles de [:dhuison|d'Huison]] et de
Bouville. Les maîtres de cette dernière jouissaient d'une gratification inscrite au budget d'Orveau, dont ils étaient secrétaires de mairie; ils avaient la presque totalité des élèves.
Mais ceux-ci avaient 2 km à faire pour gagner la classe. La fréquentation était souvent mauvaise, surtout l'hiver. Si tous savent aujourd'hui lire et écrire, peu quittaient l'école avec une instruction solide.
On me cite pourtant ce fait curieux à noter. Un père de quatre enfants, vivant de son travail et possédant une vigne et quelques parcelles de terre, donnait son vin en payement à l'instituteur, puis vendit ses terrains pour achever et consolider l'instruction de ses enfants.
Il est extraordinaire de rencontrer chez un paysan une si haute idée des avantages de l'instruction. Le fait se passait il y a 30 ans environ. Ce bon père a reçu sa récompense: ses enfants ont profité de ses sacrifices; ils occupent aujourd'hui une situation très avantageuse, et, vénérant l'auteur encore vivant de leur prospérité, sont un modèle de solidarité fraternelle.
En 1882, le Conseil municipal décide l'établissement d'une école mixte à
Orveau.
Le 23 janvier 1883, M. Danger, géomètre à
Étampes, évalue le terrain choisi, situé Section A numéros 1261, 62, 633, et renfermant 7 ares 12, à 550 f.
Les choses traînant en longueur, le 14 mai 1885, la Commune prend à bail de
M. Martin, maire, une maison comprenant: 1° un vestibule, une salle à manger, 2 chambres à coucher, un caveau au rez-de-chaussée; 3 chambres à coucher et un grenier au 1er étage. Le jardin était de 4 ares 25. Le propriétaire s'engageait à payer tous frais d'installation, évalués à 807f 92. Le loyer était de 450 f pour les trois premières années, et de 250 f pour les suivantes. Un instituteur y fut nommé le 1er février 1886 |
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En 1887, un secours ayant été accordé par l'État, l'école actuelle fut construite sur les parcelles proposées en 1883. Elle fut complétée, deux ans plus tard, par la construction d'une citerne et d'un préau. La dépense totale a été d'environ 18000 f.
Le local est bien situé, le logement de l'instituteur est convenable. Il comprend: 1° une cuisine, une salle à manger, un couloir, un vestibule, un caveau, au rez-de-chaussée; 2° deux chambres et deux cabinets au 1er étage; 3° un grenier sur le tout.
Le mobilier scolaire est fort modeste, vu la faiblesse des ressources communales. Il se compose seulement de 4 cartes Vidal-Lablache, 2 tableaux de lecture Néel, 3 tableaux noirs, 1 carte de l'arrondissement, 1 du département, un poële en fonte, 1 boulier, 10 tables à deux places, un bureau du maître.
La bibliothèque scolaire renferme 70 volumes.
La fréquentation est médiocre, car beaucoup d'enfants manquent du nécessaire pour se présenter convenablement à l'école. Cependant, il y a quelques mois, le Conseil a décidé l'achat de tabliers destinés aux plus nécessiteux.
La classe est partagée en trois divisions, cours préparatoire, élémentaire et moyen. Un élève fait partie de la société de S. N. Scolaire de l'arrondissement.
Les cours d'adultes sont organisés. Une dizaine d'élèves y donnent de bons résultats. Quelques conférences y sont faites.